À propos

Une sente à chamois qui s’évanouit aux premiers frimas d’automne, un chemin de traverse balisé, des investigations menées avec minutie, selon les règles de l’art en lexicographie, ou encore les vicissitudes d’un moteur de recherche, vous ont indiqué les coordonnées de ce recoin de la toile qui héberge mon site ou blog personnel.

Soyez la bienvenue ou le bienvenu.

Sur ce site, je publie de temps en temps des billets consacrés à des sujets qui me tiennent à cœur — musique, science, philosophie, etc.

La page d’accueil propose la liste rétrochronologique des billets publiés. Le menu, dans la barre de navigation, permet d’accéder à l’index thématique et à l’index onomastique. On y trouve encore la liste des projets auxquels je me consacre en amateur — ils concernent le pianiste Vladimir Sofronitsky et sont hébergés dans deux dépôts distincts de ma page sur GitHub. Enfin, le menu permet aussi de prendre connaissance des mentions légales, en particulier les éléments d’identification, la politique de confidentialité, la protection des données à caractère personnel et les mentions de droit d’auteur.

Une brève histoire des lieux

Le défrichage de ce lopin de terre a commencé le mardi 14 octobre 2014, avec un système de gestion de contenu (en anglais Content Management System, CMS) fondé sur le langage de programmation PHP, pour les pages dynamiques, et sur le système de gestion de bases de données relationnelles MySQL. À cette époque, le site tout entier était consacré à la musique classique ou « musique savante occidentale » ; son nom, fa dièse majeur, évoquait la surabondance de grandes œuvres de musique composées dans la tonalité en question.

Vers le début de l’année 2017, le château de cartes du CMS, alourdi par la base de données et fragilisé par le langage de script, s’est effondré, victime d’un acte de la flibuste. Il faut encore avouer que les idiosyncrasies du nouvel éditeur de texte du CMS, une suggestion bien vite transformée en un impératif, n’invitaient guère à l’interaction, surtout si l’on a ses habitudes avec GNU Emacs et que l’on ne souhaite pas en changer. Ce fut l’aube d’une période de jachère, émaillée de quelques tentatives de sauvetage.

Les choses seraient sans doute restées en l’état sans la découverte d’un générateur de site statique (en anglais Static Site Generator, SSG). Sources dans un format non propriétaire, liberté de choix de l’éditeur de texte, absence de langage de script1 et de base de données, infrastructure par construction plus résistante du point de vue de la sécurité, simplicité de la procédure pour le respect du RGPD en Europe, contrôle des sources grâce à un logiciel de gestion de versions (en anglais Source-Control Management, SCM), dépôt de celles-ci sur un service d’hébergement et de gestion de développement, déploiement via un service conçu pour l’hébergement de sites statiques — tout cela semblait idéal. Seule la location du nom de domaine demeurait un passage obligé.

En outre, certains affirment aujourd’hui que « le blog est mort », siphonné par les réseaux sociaux, à l’instar des groupes sur Usenet jadis et ensuite des forums de discussion : raison de plus pour reprendre un travail intempestif.

Une architecture roide et linéaire

D’ordinaire, un blog est une liste rétrochronologique de billets représentés selon une ou plusieurs hiérarchies — séries, catégories, étiquettes, etc. Celui-ci ne fait pas exception : le classement rétrochronologique y est conservé et, bien que l’on n’y trouve aucune série, catégorie ou étiquette, l’index thématique et l’index onomastique utilisent le principe des taxinomies pour une telle représentation hiérarchique. Le classement et la catégorisation fleurent bon l’esprit de système et le naphtalène ; on aurait peine à y trouver quoi que ce soit d’organique. En fermant les yeux, on imaginerait presque Procuste qui prépare sa scie et son marteau. En outre, un billet publié ressemble à une idée à peine arrivée à maturité. Au lieu de la laisser vivre sa vie, l’ordre rétrochronologique la condamne à la submersion par le flot de billets ultérieurs, avec lesquels elle n’entretient peut-être que des relations à la marge. Les idées nouvelles effaceraient les anciennes, sans doute avec l’espoir de ne pas être elles-mêmes englouties : midi s’arrêterait sur le pas de leur porte… Une topologie se fait encore attendre 2 qui serait plus adaptée aux processus de la réflexion.

Une texture plus fluide et souple

Les pensées ne se développent en effet pas le long de lignes dépourvues de recoupements, de ramifications, de synapses en quelque sorte, paramétrées par un temps irréversible et inexorable, et donc indifférent. En 1817, un poème de Goethe 3 suggère pour ce problème une réponse, en évoquant la « Forme marquée d’un sceau et qui, en vivant, évolue ».

Δαιμων, Dämon

Wie an dem Tag, der dich der Welt verliehen,
Die Sonne stand zum Gruße der Planeten,
Bist alsobald und fort und fort gediehen
Nach dem Gesetz, wonach du angetreten.
So mußt du sein, dir kannst du nicht entfliehen,
So sagten schon Sibyllen, so Propheten;
Und keine Zeit und keine Macht zerstückelt
Geprägte Form, die lebend sich entwickelt.

Δαιμων, le démon

Tel était, en ce jour qui t’a donné au monde,
Le soleil quand eut lieu le salut des planètes.
Tel aussitôt tu t’es développé sans cesse
Au gré de cette loi qui réglait ta venue.
Il te faut être ainsi, tu ne peux pas te fuir,
C’est ce qu’ont dit déjà sibylles et prophètes ;
Et nul temps, nul pouvoir ne morcelle la forme
Marquée d’un sceau et qui, en vivant, évolue.

Rien n’empêche de réécrire d’anciens billets, en mentionnant par exemple la date de leur modification la plus récente. De même, rien n’empêche de revenir sur d’anciennes idées lors de l’écriture de nouveaux billets, à la manière d’un camaïeu voire d’un palimpseste. En tout cas, on peut s’efforcer de faire honneur à la fois au sceau et à l’évolution.

Crédits informatiques

Le site est produit au moyen de logiciels libres. Le tableau suivant indique leur fonction et mentionne leur principale ressource sur la toile ainsi que le nom de leur auteur.

FonctionLogicielAuteur
Syntaxe de mise en formeMarkdownGruber
Gestion de versionsGitTorvalds, Hamano
Édition de texteGNU EmacsStallman
Mode majeur d’éditionmarkdown-modeBlevins
Générateur de site statiqueHugoFrancia, Pedersen
Infrastructure logicielle CSSBulmaThomas
Suppression de code inutiliséPurgeCSSFull Human
Transformation CSS avec JSPostCSSSitnik
Environnement d’exécution JSNode.jsDahl
Gestionnaire de paquetsnpmSchlueter
Police de caractères (texte)YsabeauThalmann
Police d’icônes (symboles)Feather IconsBemis
Production de polices .woffsfnt2woff-zopfliStein
Production de polices .woff2woff2_compressGoogle
Gestion de projetGNU MakeFeldman
Langage de scriptGNU AwkAho, Weinberger, Kernighan
Recherche de motifsGNU GrepThompson

Le code n’utilise pas de thème au sens propre, mais la mise en pages doit beaucoup à une série de billets de blog rédigés par Janne Kemppainen à propos de Hugo. Les sources sont hébergées dans un dépôt de ma page sur GitHub et le site est déployé grâce à Netlify. Un billet se consacre au fonctionnement du site « sous le capot ».


  1. Il reste un fragment de code JavaScript (JS, 704 octets avant sa « minification ») qui se charge de la présentation d’une partie de la barre de navigation pour les périphériques d’affichage de taille restreinte ; on le trouve dans la documentation de l’infrastructure logicielle CSS Bulma. ↩︎

  2. Elle a peut-être même déjà été proposée, sous la forme des graphes de connaissance, des cartes de contenu et des « liens retours » (en anglais backlinks) d’un système comme Obsidian, permettant l’élaboration non linéaire d’un « second cerveau » ou « jardin numérique ». Un déploiement de ce système est possible grâce à Quartz. Je ne suis cependant pas encore certain que des billets de blog, au sens classique du terme, y soient à leur place : il me semble que l’accent y est plutôt placé sur ce qui prend forme. ↩︎

  3. Goethe (Johann Wolfgang von), Urworte. Orphisch (« Paroles originelles. Orphique »), 1817. Traduction en français par Lefebvre (Jean-Pierre), Anthologie bilingue de la poésie allemande. Éditions Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, Paris, France, 1995. ↩︎